Stop aux odieuses sanctions des pays de l’OTAN contre la Syrie

En 2019, la victoire de la Syrie à Maarat al-Numan montrait clairement aux impérialistes du monde (menés par les États-Unis et l’OTAN) que leur projet de briser la Syrie et de balkaniser la région n’était plus viable. Depuis lors, les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni, de France, d’Allemagne, de Turquie et autres pays de l’OTAN ont convoqué maintes réunions du Conseil de sécurité de l’ONU. Maintenant, ils manipulent l’opinion des pays pour qu’ils votent l’ouverture de nouveaux passages aux frontières syriennes au travers desquels ils acheminent leur soi-disant aide humanitaire vers les « rebelles » anti- Assad, et non pas vers le gouvernement Assad dont ils souhaitent l’échec et le renversement.

Cela fait 10 ans que les États-Unis, la Turquie et Israël perdent cette guerre en Syrie, mais ils parviennent cependant à y consolider partiellement leur occupation, car ils ne peuvent pas admettre une telle perte. Les États-Unis ouvrent une nouvelle base à Hasakah (nord-est). Israël lance des attaques régulières sur certains objectifs en Syrie à partir du Golan qu’il a volé à la Syrie en 1967, et dans le nord-ouest, la Turquie occupe de vastes territoires syriens à la frontière qu’elle appelle « zones tampons ». Ces pays violent la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie, et ceci en contradiction directe avec le droit international et les règles de la Charte des Nations Unies qu’ils sont censés défendre au Conseil de sécurité.

Les interventions de Bashar al-Jaafari que nous publions dénoncent à juste titre l’occupation américano-turque et les crimes commis, notamment la destruction des infrastructures syriennes, le pillage de toutes sortes de ressources et l’incendie des récoltes agricoles. Le représentant de la Syrie aux Nations Unies demande aux délégués du Conseil de sécurité de répondre à la question : « Soutenez-vous le droit international et la Charte des Nations-Unies, ou soutenez-vous l’occupation américano-turco-israélienne de certaines parties de mon pays ? »  Il condamne le silence qui lui répond et la pression exercée sur le Conseil de sécurité par ces pays qui tentent clairement de faire de la Syrie  « une plate-forme pour l’OTAN ».

L’ONU ne joue aucun rôle impartial.  Il est clair que le Conseil de sécurité se laisse intimider et même utiliser par les pays les plus puissants qui y sont représentés. L’ONU continue à sanctionner la Syrie en pleine pandémie. L’une d’elle spécifie que la Syrie ne doit pas recevoir de poches de plasma sanguin !  Et les États-Unis ajoutent encore leurs nouvelles sanctions (appelées Caesar). Tout cela montre l’absence totale de perspective et la veulerie du capitalisme.

Le 17 juin, la loi américaine Caesar Syria Civilian Protection Act (votée en Décembre 2019) était activée contre le gouvernement du président Assad « pour crimes de guerre » et pour « crimes contre l’humanité » commis à Hama et Maarat al-Numan (2012 et 2019). Cette loi sanctionne toute compagnie dans le monde qui négocie avec la Syrie que ce soit dans le domaine de l’industrie, des infrastructures, de la maintenance militaire, de la pharmacie ou de la production d’énergie. Ceci n’est pas une punition pour crimes contre l’humanité mais un acte de vengeance pour avoir triomphé de l’impérialisme mondial à Hama et Maarat al-Numan.

Il n’est pas dans l’intérêt de la Russie et de la Chine de laisser les capitalistes occidentaux transformer la Syrie et la région en « plate-forme de l’OTAN ». Les populations du monde reprennent confiance en voyant la Russie et la Chine intervenir en Syrie. Bashar al-Jaafari lui-même utilise son poste pour communiquer la détermination de son pays de ne pas devenir une autre Chypre aux mains de la Turquie, membre de l’OTAN. Il dénonce les délégations des pays de l’OTAN qui font fi du droit international, de la Charte des Nations-Unies et même de leurs propres résolutions.

Au cours des trois derniers mois, la Syrie et la Russie ont systématiquement reconquis une partie du terrain à Idlib occupé par les « rebelles » (al Nosra, al Qaida, Isis, etc). Puis en juillet, au milieu de la pénurie, de la dévastation, de l’épidémie et des sanctions « Caesar », la Syrie a organisé des élections législatives. Pour la première fois depuis 2011, des bureaux de vote ont ouvert leurs portes, non seulement dans la Ghouta orientale, mais dans les territoires reconquis de la province d’Idlib. Des élections présidentielles sont prévues pour 2021.

La Chine vient de faire don de kits Covid-19 et l’équivalent de 60 millions de dollars pour utilisation immédiate dans les soins de santé, l’éducation et la reconstruction. La Russie participe à la lutte contre la pandémie et à l’atténuation des effets des sanctions. Malgré cela, cependant, la Syrie reste occupée et en guerre. La Turquie et les États-Unis renforcent leur présence, et Israël attaque régulièrement les gardiens de la Révolution iraniens, présents sur le sol syrien à la demande du gouvernement.

Bien que la Turquie ait invoqué les articles 4 et 5 de l’OTAN contre la Syrie – lorsque la Turquie perdait 33 soldats à Idlib en février – les principaux pays de l’OTAN n’ont pas encore osé déclencher un affrontement mondial à ce sujet. Sans le soutien de la Russie et de la Chine, la Syrie aurait sans doute été traitée par l’OTAN comme la Yougoslavie ou l’Irak. En ceci, la puissance combinée de la Chine et de la Russie est devenue un facteur de paix.

La Syrie a  trouvé la force de faire reculer l’impérialisme mondial dans l’un de ses plus grands projets de guerre au Moyen-Orient. L’Iran, la Chine et la Russie prouvent en Syrie que la paix n’est possible que par la défaite de l’impérialisme mondial. Sous la menace de guerre impérialiste, la réponse est la création d’un front anti-impérialiste organique mondial avec la Russie et la Chine en son centre.

Les Posadistes – 15.8.2020