Il faut se mobiliser pour condamner ce coup d’Etat orchestré par l’impérialisme US avec la complicité active de la droite bolivienne, aidée par la droite de Colombie, du Pérou, du Brésil et d’Argentine.
L’objectif de ce coup d’Etat est d’attaquer le processus révolutionnaire très important en cours en Bolivie sous le gouvernement d’Evo Morales, et son influence dans toute l’Amérique Latine, et aussi de casser un des appuis les plus fermes du gouvernement Maduro au Venezuela.
Evo Morales avait gagné effectivement les élections, avec plus de dix points d’avance. Son rival, Carlos Mesa a déclaré qu’il y avait fraude, avant même que les résultats soient connus dans leur ensemble. L’OEA (Organisation des Etats américains) au lieu de pacifier la situation, a parlé immédiatement de fraude, à partir de la connaissance de 0,22% des résultats et a fait appel à un second tour électoral.
Mais il n’y a même pas eu le temps d’arriver à un accord, les « Comités Civiques », et spécialement ceux de Santa Cruz (foyer principal de la droite) dirigés par Luis F. Camacho et des groupes paramilitaires, se sont lancés dans des intimidations envers la population, multipliant les violences, les persécutions, les incendies, les assassinats.
Sous les gouvernements d’Evo Morales et Alvaro Garcia Linera depuis 14 ans, des mesures très importantes ont été prises pour récupérer les richesses du pays et en faire bénéficier les masses boliviennes.
En 2006, les hydrocarbures furent nationalisés, ce qui a permis un redressement des finances de l’Etat et une croissance moyenne de 4,9% par an. Le salaire minimum est passé de 55 à 308 dollars, l’extrême et la grande pauvreté ont reculé.
De puissants intérêts économiques et politiques se trouvent derrière ce coup orchestré par les Etats-Unis. Leur but est de reprivatiser tout ce que le gouvernement de gauche avait nationalisé : les mines de lithium, dont la Bolivie possède les plus importantes réserves du monde, et qui est nécessaire à la fabrication de batteries pour les voitures électriques, les réserves de gaz et de minerais précieux.
L’Etat Révolutionnaire bolivien accomplissait une fonction très importante de par sa participation à l’ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Amériques) créée par le Venezuela de Chavez en 2005 pour agir en commun dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Les pays membres de l’ALBA ont immédiatement réagi au coup d’Etat et se mobilisent pour retourner la situation.
Trump aux USA, Bolsonaro au Brésil, Duque en Colombie se sont empressés de reconnaître le nouveau gouvernement provisoire. L’Union Européenne refuse de le condamner. Les masses de Bolivie, indignées par ce coup de force, n’ont pas tardé à riposter. De grandes marches sur La Paz sont en cours, les mineurs se mobilisent, la COB (Centrale Ouvrière bolivienne) prépare une Grève Générale.
Au sein des forces armées, il n’y a pas de grand mouvement de soutien au coup d’Etat, la nouvelle présidente auto-proclamée a déjà dû nommer un nouveau commandant en chef, car elle n’avait pas confiance dans le chef actuel.
Il faut souligner que le départ d’Evo Morales qui, depuis le Mexique, affirme que la lutte continue et que son retour est proche, a été organisé sous la protection du nouveau président argentin le péroniste Alberto Fernandez, et celle du président mexicain qui l’a accueilli.
Les partis de gauche, les syndicats, les mouvements sociaux doivent poursuivre et étendre les mobilisations de solidarité avec le peuple bolivien et pour le retour d’Evo Morales, se prononcer pour condamner cette usurpation de la volonté populaire qui s’est exprimée dans les dernières élections et cette répression indiscriminée contre le peuple. Rien ne pourra arrêter la volonté des masses de défendre la conquête que représente l’Etat Révolutionnaire en Bolivie.
Les Posadistes – 22.11.2019