Nous rendons hommage au peuple syrien qui a résisté aux attaques des groupes terroristes, de l’impérialisme, de l’Arabie saoudite, d’Israël et qui a compris qu’en Syrie se joue le futur de l’humanité.
La situation mondiale a connu un important changement avec la récupération d’Alep. On peut qualifier cette bataille comme un petit Stalingrad. Cette victoire produira de grands changements dans les pays arabes, en Iran et va se répercuter sur les rapports de forces mondiaux. Les Yankees et leurs alliés de l’OTAN ont envahi l’Afghanistan, l’Irak, détruit la Libye, mais en Syrie ils se sont heurtés à la résistance qui a dit « No Pasaran ! ». C’est cette résistance qui a conduit à obtenir l’appui de la Russie, du Hezbollah, de l’Iran, de la Chine, qui se sont engagés, non seulement par une aide militaire et économique, mais en se trouvant sur le front des combats côte à côte avec les bataillons syriens.
Cette guerre s’est exprimée également par des affrontements médiatiques violents, au cours desquels les journalistes de gauche ont du se consacrer à démonter tous les mensonges de l’impérialisme ; malgré tous les mensonges des medias, l’impérialisme n’a pu mobiliser aucun secteur populaire pour soutenir sa soi-disant lutte humanitaire pour la liberté et la démocratie.
Les forces de la Coalition ont été battues militairement, politiquement et socialement.
La Russie a joué un rôle déterminant dans la guerre de Syrie
La Russie a agi face à toutes les situations et moments de cette guerre, face aux attaques, aux blocus, avec une grande assurance et elle a brisé le front organisé par l’impérialisme. Cela s’est manifesté en particulier avec les changements de positions de la Turquie d’Erdogan. Quelques semaines après avoir abattu un avion russe, et quelques jours après l’assassinat d’un ambassadeur russe à Ankara, le gouvernement turc fait un pacte avec la Russie pour aboutir à un cessez-le-feu en Syrie.
Les forces armées syriennes, aux côtés des russes, des iraniens, reprennent Alep Est et capturent dix militaires de l’OTAN qui s’y trouvaient comme entraineurs du Front Al Nosra. La France réclame une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU qui est refusée par d’autres. Poutine tire parti de cette situation de faiblesse des pays de l’OTAN et annonce publiquement l’ouverture des pourparlers de cessez-le-feu, excluant Daesh et Al Nosra. La Russie s’érige en arbitre et devient le centre politique de toute cette région du Moyen Orient.
Il est apparu clairement que les Etats-Unis sont parmi les principaux soutiens et fournisseurs d’armes et de financement des milices terroristes. Dans les aéroports contrôlés par Daesh, des avions américains atterrissaient chargés d’armes, d’argent, de médicaments. La frontière turque n’avait rien d’étanche, des mercenaires, des armes et des camions la traversaient sans cesse, portant le pétrole volé dans les zones contrôlées par Daesh qui les vendaient à la Turquie. Même la propre fille d’Erdogan dirigeait un hôpital installé à la frontière turco-syrienne, qui soignait les miliciens de Daesh blessés.
Quand la Turquie est entrée en combat, elle n’a pas essentiellement attaqué le territoire dominé par Daesh, mais elle a surtout attaqué la population kurde et les milices du PKK, tandis qu’elle signait un accord avec Barzani, président du Kurdistan irakien, pour coincer la gauche kurde de cette région frontalière.
Le changement dans les rapports de forces mondiaux
Dans cette phase de la guerre en Syrie avec la reprise d’Alep, les Etats-Unis ont perdu l’initiative et se retrouvent hors des décisions importantes. Mais ce n’est pas seulement une défaite des Etats-Unis, elle concerne aussi Israël et surtout l’Arabie Saoudite qui subit une sérieuse crise économique, qui n’a pas réussi à vaincre dans la guerre contre le peuple yéménite, et dont l’armée de terre a montré sa grande faiblesse pour défendre ses frontières. Ce changement de situation au Proche Orient va avoir beaucoup d’effet dans le monde entier et dans tous les mouvements de gauche en Europe, en Afrique comme en Amérique Latine.
Les Posadistes – 3.1.2017