Notre camarade Pedro Alonso est décédé en octobre 2025. Il a été un élément important de l’histoire des syndicats et du péronisme en Argentine et a fondé la section de la IVe Internationale Posadiste vénézuélienne. De là vient toute sa passion pour la révolution bolivarienne qu’il a défendue jusqu’au bout et sa complète identification avec J. Posadas, particulièrement du fait de leur origine ouvrière. Pour lui rendre hommage nous publions ci-dessous un de ses derniers articles parus sur le site vénézuélien de l’Assemblée Populaire Révolutionnaire « Aporrea », proche de Chávez, créé en 2002 et devenu progressivement une “agence d’information populaire alternative”.
Deux agendas, un seul objectif
par Pedro Alonso pour Aporrea – 18 février 2024
Tout au long de l’année 2023, ils ont tenté des complots, des coups d’État, avec l’intention claire d’assassiner le président Nicolás Maduro et d’autres dirigeants civils et militaires de la révolution bolivarienne. Un véritable plan de laboratoire américain macabre, de mèche avec certains officiers traîtres et les forces d’opposition belliqueuses dont l’objectif est de détruire violemment la révolution. Tout cela préparé par les services de l’impérialisme et financé par des hommes d’affaires conspirateurs. C’est une vieille pratique de coup d’État qui a été vaincue à chaque fois qu’ils ont essayé.
Certains officiers impliqués dans les tentatives criminelles du coup d’État et de l’assassinat ont dénoncé María Corina Machado comme liée aux actes terroristes. Le plan du « Bracelet blanc » a échoué parce que le gouvernement bolivarien a eu des informations précises sur ces mouvements et la participation de 32 officiers de l’armée, qui ont tenté de fuir après l’échec du coup d’État (ils ont tous été disculpés et expulsés de l’armée). Le général conspirateur Martínez Macías n’était autre que le chef logistique des tournées de María Corina Machado. Tout coïncide avec tout !!
L’extrême droite parle d’élections tout en continuant à conspirer
L’extrême droite terroriste s’est lancée dans une réédition du 11 avril 2002, une voie que l’opposition putschiste n’a jamais quittée. C’est pratiquement à contre courant de la réalité parce que cette droite est très détériorée, divisée, répudiée par le peuple et n’a pas été capable d’affaiblir la structure chaviste et bolivarienne des forces armées. Même le sanguinaire Leopoldo López « réfugié » en Espagne, dit à María Corina Machado qu’il lui est impossible à elle seule de diriger la « transition vers la démocratie » et encore moins d’ignorer la solide unité civique et militaire.
Leopoldo López, qui vit comme un roi à Madrid, lui dit qu’il reviendra pour organiser plus de guarimbas « avant un changement politique ». Il faut se rappeler qu’en 2014 son plan de sortie qui a semé le crime et la mort sur le territoire vénézuélien a échoué. Il lui lance un avertissement lui montrant qu’elle n’est pas en mesure de s’ériger à la tête de ce conglomérat d’opposition qui ne pense et n’agit que dans le cadre du terrorisme. Parmi les putschistes hors du pays, qui sont recherchés par la Justice pour rendre compte de leurs crimes, vols, négociations et attaques terroristes, on trouve Julio Borges (de Primero Justicia), Leopoldo López (de Voluntad Popular), Antonio Ledezma (ex-Adeco), Juan Guaidó, et d’autres scélérats jouissant d’un joyeux « exil ». Ils sont tous dispersés, vivant de tout ce qu’ils ont volé, soutenus par l’extrémisme européen, et n’ont pas d’assise au Venezuela. Cependant Washington ne perd pas son temps avec eux, et encore moins avec Mme Machado qui ne représente rien pour les américains. Le directeur du Conseil de sécurité nationale des États-Unis pour l’hémisphère occidental, Juan Gonzales, l’a déjà dit à Gustavo Petro.
Le président de la Colombie a été invité aux États-Unis pour promouvoir un dialogue avec l’opposition vénézuélienne dans la recherche de « ponts » avec le gouvernement bolivarien pour des élections « compétitives et inclusives » : « ce qui compte, c’est le processus et non le candidat ». Personne n’ignore le rôle joué par les États-Unis à plusieurs reprises en tant que principaux responsables des gangs terroristes qui opèrent au Venezuela. Mais cette fois-ci, ils n’ont pas la vie facile en tant que « voyous de quartier » et n’utilisent que les noms de Machado et Capriles pour lancer dans la région et dans le monde des campagnes visant à discréditer les prochaines élections dans le pays.
L’intervention des Etats-Unis au Venezuela et dans la région
Tout en encourageant le chœur des laquais impérialistes, dans une féroce campagne d’ingérence dans les futures élections vénézuéliennes – le Chili, l’Équateur, le Salvador, l’Uruguay, l’Union européenne n’ont pas arrêté de répéter et se conformer aux ordres de l’impérialisme : « leur grande préoccupation vis-à-vis des disqualifiés est qu’il ne peut y avoir ainsi d’élections libres et démocratiques ».
Les États-Unis ne perdent pas de vue le fait que ce qui compte est de parvenir à un accord avec le Venezuela. Qu’est-ce que Maria Corina Machado peut apporter à la Maison Blanche ? Selon de hauts responsables à Washington, ils excluent une approche de « pression maximale ». Selon la Voix de l’Amérique, la crise au Moyen-Orient et en Ukraine rend impossible l’attaque du Venezuela. C’est un fournisseur de pétrole qui est à proximité, avec des routes « sans risque, dans un monde convulsé » vers les États-Unis. L’administration Biden n’est pas en mesure de mettre le Venezuela en échec à l’occasion d’élections présidentielles dans ce pays. Il est indéniable que la révolution bolivarienne le sait et qu’elle se rend compte du fait que les États-Unis sont prêts à sacrifier Mme Machado à condition d’obtenir un pétrole sûr et constant. Les idéologues de droite, les journalistes, les propriétaires de médias au Venezuela, savent que cette dame est une impasse. Un hypothétique gouvernement avec elle ne garantit pas la stabilité sociale et politique nécessaire pour les américains. Le chaos, qui est la ligne de Machado et de ses disciples, ne persuade pas le gouvernement américain.
Le gouvernement bolivarien a montré que les 25 ans de la révolution chaviste sont plus solides que jamais et que Nicolás Maduro est en bonne santé. Les américains se sont rendu compte que cette voie à travers les coups d’État, l’invasion, la conspiration, augmenter les sanctions et le blocus ne leur donne pas les résultats escomptés.
La révolution bolivarienne ne cède pas au chantage des américains
Le Venezuela peut compter sur un peuple et des forces armées qui défendent leur révolution. Les traîtres et les corrompus ont été vaincus au sein du PSUV et le chavisme détient le pouvoir que Chávez a confié à Nicolás Maduro. Et même si certaines de leurs mesures économiques ne sont pas dans les livres de Karl Marx, ils misent fondamentalement sur l’État protecteur, comme le dit J. Posadas : grandir dans un État révolutionnaire sans se laisser intimider par les sanctions, les mesures coercitives, les accords ouverts avec le monde multipolaire. Le Venezuela réaffirme que ses réserves de pétrole sont bien de 300.800 millions de barils. Les accords dans le domaine du pétrole et du gaz, avec la Turquie, l’Iran, la Russie, la Chine, l’Afrique du Sud, Cuba et maintenant peut-être avec l’entreprise brésilienne Petrobras se développent.
Les accords de la Barbade ont été ignorés par les signataires de la plate-forme unitaire d’opposition. Ils ont menti, et avec la complicité des États-Unis ils mentent au monde qui boycotte les futures élections avec cette histoire de disqualifiés. Qui peut penser que María Corina Machado, fille d’Enrique Machado Zuluaga, un homme d’affaires multimillionnaire, puisse être candidate comme si de rien n’était, contre les lois vénézuéliennes ? Elle a commis des crimes graves contre le pays. Elle a demandé une pression maximale sur le Venezuela, une intervention militaire, que les troupes américaines rasent tout au Venezuela et qu’elles deviennent une colonie, qu’elles détruisent l’industrie pétrolière et interdisent le commerce international, qu’elles volent de l’or pour que le pays ne puisse pas acheter de médicaments. Et cette apatride dit maintenant : « il ne peut y avoir d’élections sans moi ».
Aux États-Unis, une personne accusée de trahison comme Mme Machado peut être condamnée pour ces crimes à la peine de mort, à l’emprisonnement, à une amende et à l’interdiction d’exercer toute fonction. Si cette dame avait été citoyenne américaine, elle aurait été arrêtée, poursuivie et condamnée. On ne comprend pas pourquoi tout le monde est scandalisé ! Mme Machado est la meilleure candidate pour José María Aznar, Mauricio Macri, Donald Trump. Mais comme le dit la plate-forme unitaire elle est heureuse à cause de sa disqualification. Vraiment hypocrite !! Et ceux qui ont cru à l’extérieur du pays qu’elle avait remporté les primaires avec 90 % des voix sont dans l’erreur. Ces primaires ont été faites en dehors du CNE (le Conseil National Electoral), du pouvoir électoral, et n’ont pas de procès-verbal de l’acte électoral. Ils ont parlé de 3 millions d’électeurs. Personne n’y croit ! Des calculs ont été faits et ne dépassent pas 300 mille personnes. Il convient de rappeler que le 3 décembre 2023, le plébiscite pour le territoire d’Essequibo a eu lieu et que plus de 10 millions de personnes ont voté, le tout supervisé, avec procès-verbal et preuves. Ce n’est une nouvelle pour personne que cette droite, dans ses différentes versions, est très divisée.
Aujourd’hui, le chavisme contrôle étroitement les rues, il n’y a pas de « guarimbas » (barricades contre le gouvernement) qui peuvent changer le cours. La révolution n’est pas disposée à faire des pas en arrière, à échapper aux lois, peu importe ce que les États-Unis disent et exigent par rapport à l’habilitation de María Corina Machado. Rien de tout cela ne se produira. Chávez est présent dans les décisions du gouvernement et de la révolution. Ceux qui ne l’ont pas compris sont passés à l’ennemi du peuple révolutionnaire, arguant que Maduro n’est pas Chávez, affirmant que la qualité du processus chaviste est devenue incontrôlable. Ce qui reste du PCV (Parti Communiste du Venezuela) et de certains groupes de la vieille gauche perverse comparent les propositions du gouvernement bolivarien à celles de Mme Machado. Et certains revendiquent même la voie électorale pour elle, alors qu’elle est la représentation de la corruption, de la violence et du terrorisme dans le pays. Ces forces politiques très dégradées devraient se rappeler que le « Caracazo » (soulèvement populaire à Caracas) des 27 et 28 février 1989 a donné naissance à Chávez et au chavisme, alors qu’elles n’ont occupé aucun rôle de premier plan dans cette histoire qui a fait 5000 morts parmi le peuple !
La révolution bolivarienne contient les plans yanquis en Amérique Latine
Il ne fait aucun doute que l’histoire passe par l’avenir du peuple bolivarien. Le Venezuela est dans la région un mur de soutènement contre les plans impérialistes et leurs laquais. Ce n’est pas une coïncidence si Maduro a offert une aide policière et militaire à l’Équateur face à la croissance féroce de la narco-politique. Ce n’est pas non plus une coïncidence si le Commandement Sud est entré dans ce pays pour prendre le relais, en réinstallant les bases militaires impérialistes. Il faut garder à l’esprit que les États-Unis et les secteurs de la guerre travaillent à déstabiliser la Colombie de Gustavo Petro. et qu’ils opèrent peut-être avec une partie de la direction militaire qui ne veut rien avoir à faire avec La Paz, encore moins négocier avec ce qui reste de la guérilla et briser le rapprochement colombo-vénézuélien. Ce n’est pas par hasard que la droite fasciste prépare un coup d’État « institutionnel » dénoncé par le président Petro.
Toute la région est dans un conflit de pouvoir face à la présence impérialiste et à l’extrême droite locale qui préfère s’entendre avec les États-Unis. Au Pérou, ils ont kidnappé Pedro Castillo et créé un gouvernement de fait avec Mme Boluarte. Une très grande crise existe en Argentine avec la défaite électorale du péronisme, laissant seul le Brésil de Lula. Le Venezuela doit faire face à un scénario défavorable, acculé par les sanctions, affrontant les putschistes dans le pays et se défendant au Guyana pour que ne se crée pas un nouveau front de guerre. ExxonMovil, secondé par le gouvernement de la République coopérative du Guyana et en combinaison avec le Commandement Sud, avait l’intention d’opérer effrontément sur le territoire vénézuélien d’Essequibo. C’est avec une campagne malveillante qu’ils conduisent la révolution dans un conflit où la présence des forces armées vénézuéliennes serait nécessaire. Mais le Venezuela cherche la voie du dialogue et des accords pour ne pas être piégé dans un conflit territorial.
Les peuples d’Amérique latine connaissent très bien la démocratie yankee. Là où ils mettent leurs griffes, ils détruisent la vie, promeuvent la destruction des États et encouragent la violence, comme ils l’ont fait au Salvador avec Bukele, dont on ne peut plus parler comme d’un État où les droits existent. Ils l’ont transformé en un État en faillite. Ils traversent l’Équateur et rôdent en Argentine, où la répression est l’arme de prédilection de Mme Patricia Bulrich. Ceux qui ne sont pas au courant des objectifs des américains dans la région seront condamnés à être de fait des partisans ou des complices de Washington dans sa folle quête de faire son arrière-cour de nos terres.
Dans cette situation, María Corina Machado et Enrique Capriles sont des inventions, des excuses qui tentent d’entretenir les mouvements d’opposition au Venezuela. Le Venezuela opère sur la scène internationale en ouvrant des espaces solides qui obligent les américains à autoriser des licences et des formes commerciales qui lui permettent d’opérer avec la production de pétrole et de gaz, augmentant ainsi l’afflux de devises étrangères. En 2023, PDVSA (la compagnie pétrolière nationalisée) a réussi à verser plus de 6 milliards de dollars au pouvoir exécutif, alors que c’est à peine si 800 millions de dollars entraient. C’est une croissance significative de devises qui a été utilisée pour couvrir les besoins dans le domaine social, parce que le principal employeur est le secteur public et que les salaires sont payés par les revenus pétroliers. C’est quelque chose que les économistes et les syndicalistes classiques ne comprennent pas, attaquant le gouvernement et exigeant des mesures comme si Nicolás Maduro était un président de la bourgeoisie.
Personne ne peut ignorer que les ennemis du peuple recherchent la tête de Maduro et celle du haut commandement civique et militaire qui suit l’héritage de Hugo Chávez. Certains idiots utiles se prêtent à l’attaque impérialiste et leur aveuglement politique convient aux responsables de la guerre installée au Venezuela. C’est pourquoi, de l’extérieur, ils font tant de bruit au sujet des disqualifications, ce qui n’est pas nouveau. Ils savaient parfaitement que ni Machado ni Capriles ne pouvaient être candidats. C’est un jeu de pouvoir que même l’empire, avec l’aval de cette misérable droite, tente de rééditer avec l’auto-proclamation de Machado, une solution en rupture à la manière de Guaidó, afin de reprendre la voie violente à travers une nouvelle tentative d’assaut contre le gouvernement de la révolution bolivarienne !
Cette fois-ci, les temps et les conditions n’aident pas trop pour qu’un mouvement répétitif, illégal et contre-révolutionnaire réussisse !
