En mai 2021, il y a eu une nouvelle attaque génocidaire par le gouvernement et l’armée israéliens contre Gaza. Au cours des 73 années écoulées depuis la création de l’État d’Israël, la vie du peuple palestinien a été soumise aux attentats terroristes, aux guerres de colonisation, au pillage des terres, à une politique d’apartheid de plus en plus violente et à l’arrestation de plusieurs de ses dirigeants.
Cette nouvelle escalade – 11 jours de bombardements en mai 2021 contre les Palestiniens de Gaza – se déroule dans des conditions de très grande instabilité dans la région avec la guerre en Syrie et la défaite de l’impérialisme, la crise au Liban, les élections en Iran et la perte électorale du Likoud.
Parce que Netanyahu ne pouvait pas former un gouvernement, il s’est tourné vers cette guerre pour garder son immunité maintenant très menacée par les poursuites, la corruption, la fraude et le détournement de fonds – il devrait purger 10 ans de prison. Pour qu’il reste au pouvoir, il a fallu des attentats, des bombardements et cette nouvelle guerre contre Gaza.
Aucune vie digne n’est autorisée à Gaza
Il y a eu les mobilisations national-sionistes des Drapeaux à Jérusalem, l’attaque de la mosquée Al-Aqsa et l’expulsion des familles palestiniennes de Jérusalem-Est. Lorsque le Hamas a riposté, ces provocations ont donné lieu à des attaques criminelles contre une population palestinienne presque sans défense, par l’une des armées les plus puissantes et les mieux équipées au monde. Le nombre de morts était de 242, dont 65 enfants, et quelques 1 500 Palestiniens blessés. Ainsi, les bombes israéliennes ne visaient pas seulement des cibles militaires. En plus des maisons palestiniennes, l’armée israélienne a détruit le bâtiment de la presse et la tour al-Jawhara avec 14 médias à l’intérieur, dont le Palestine Daily News.
Avec un million et demi d’habitants sur 300 km2, Gaza est considérée comme le plus grand camp de concentration du monde. Comme la marine israélienne arrête les bateaux palestiniens utilisant leurs propres eaux territoriales, ces derniers ne peuvent pêcher que sur leurs côtes polluées ; là-bas, les systèmes d’égouts et de drainage ne pourront jamais être reconstruits en raison des attaques israéliennes successives et de la pénurie de matériaux causée par le blocus.
Il n’est jamais possible non plus de reconstruire les maisons des civils détruites par les guerres d’Israël. Dépouiller les Palestiniens de toutes les infrastructures et détruire leurs maisons est la tactique de la « terre brûlée » que l’armée israélienne utilise pour imposer l’expulsion. L’entrée contrôlée de nourriture à Gaza n’assure que malnutrition et croissance atrophiée pour la moitié des moins de cinq ans, et anémie pour les femmes enceintes.
Si l’on ajoute à cela tous les contrôles et la surveillance du trafic aérien, le blocus, l’isolement, les limitations des communications et des moyens de se rendre au travail – on peut voir qu’aucune vie digne n’est autorisée à Gaza. Les hôpitaux manquent de médicaments. Leurs professionnels sont contrariés dans l’exercice de leurs fonctions, les patients subissent des douleurs inutiles.
Israël ne peut accepter un Etat palestinien capitaliste, et encore moins une République démocratique
La cause de cette nouvelle escalade, comme toujours, est l’occupation brutale et l’expulsion des habitants des territoires palestiniens qui ont commencé lors de la guerre de 1967. Les colons sont des extrémistes organisés dans le but d’accaparer des territoires palestiniens et d’opprimer la population.
L’Union Européenne a été passive dans ce conflit en n’assumant pas la responsabilité de cette crise. Aucun autre comportement ne pouvait être attendu de ses gouvernements de droite. En raison du veto américain, le Conseil de sécurité des Nations-Unies n’a émis aucune résolution pour exiger la fin des bombardements.
Les mobilisations en faveur du peuple palestinien ont montré l’impact et l’autorité de leur lutte sur les masses du monde. Mais cela ne suffit pas à contenir le massacre. Une déclaration décisive de la Russie, de la Chine et d’autres États ouvriers et révolutionnaires est nécessaire, condamnant cette agression disproportionnée et inégale.
Les partis de gauche, les syndicats et les mouvements sociaux doivent également publier des résolutions et organiser des actions condamnant les actions criminelles du gouvernement israélien.
Les élections en Palestine ont été à nouveau reportées bien que les dernières datent d’il y a 15 ans. Cela vient du fait que les dirigeants de Cisjordanie et du Fatah de Mahmud Abbas craignent d’être vaincus par le Hamas et par de possibles nouveaux rivaux. Le Hamas est un parti religieux sans programme de développement et de transformation sociale – son seul objectif étant d’affronter et d’expulser Israël de ses territoires. En conséquence, l’affrontement est la seule chose qu’il offre en tant que mouvement pour maintenir sa base de soutien.
Cette situation de conflit constant démontre l’impossibilité de la coexistence à travers un État à deux nations. Israël ne permettrait pas la création d’un État palestinien avec un fonctionnement capitaliste qui lui ferait concurrence. Et encore moins accepterait-elle une République Démocratique qui servirait d’exemple et de stimulant à toutes les masses arabes.
Monarchies et bourgeoisies arabes craignent la radicalisation dans la région
Les relations de force dans la région ont été altérées par l’assassinat du chef des Gardiens de la révolution iraniens Kasem Soleimani et du chef de la milice irakienne Abu Mahdi. Ceux-ci avaient agi en tant qu’organisateurs d’un Front unique contre les États-Unis et Israël. Cela a également été un coup dur pour le mouvement palestinien.
Il faut tenir compte des monarchies des pays arabes, comme l’Arabie saoudite et le Maroc, et du gouvernement de droite égyptien. Ils apportent leur soutien à l’Etat d’Israël afin de contenir un processus de radicalisation dans la région, et de recevoir en retour une aide militaire et politique. Les masses de ces pays doivent intervenir dans la perspective d’inverser cette tendance, tout en aidant les processus de transformation sociale.
Les partis de gauche, les syndicats et les mouvements sociaux doivent exiger :
– Retrait immédiat de l’armée israélienne et fin du blocus de Gaza !
– Boycott mondial du commerce avec Israël !
– Démantèlement de toutes les colonies israéliennes à Jérusalem-Est, au Golan, en Cisjordanie !
– L’autorisation de l’entrée des vivres , des médicaments et de tous les matériaux nécessaires à la reconstruction des logements, des infrastructures et des bâtiments publics !
– Rompre les accords commerciaux et militaires de l’Union européenne avec Israël !
– Liberté pour tous les prisonniers politiques palestiniens !
Les Posadistes – Juin 2021
Photo : « Nous ne sommes pas des objets, nous sommes des êtres humains »