Les masses du Venezuela et du monde font échec à la nouvelle provocation impérialiste

Les Etats-Unis, l’oligarchie vénézuélienne et Latino américaine, les grandes multinationales, essaient par leurs provocations de briser les liens entre le peuple, le gouvernement et les forces armées. Tous ces plans n’ont pas eu de succès jusqu’à présent. Ces nouvelles tentatives, sans aucun doute les plus dangereuses, sont dès à présent vouées à l’échec.

Les masses bolivariennes se sont mobilisées par millions dans tout le pays. Le samedi 2 février, elles ont occupé l’immense avenue Bolivar de Caracas exprimant leur totale adhésion à l’Etat Révolutionnaire Chaviste. Maduro se maintient fermement à la tête du processus garantissant les principaux droits acquis jusqu’ici malgré plus de 15 ans de blocus et de provocations économiques de toutes sortes, malgré les féroces campagnes de mensonges mondiaux, malgré les incursions de mercenaires depuis la Colombie pour semer la terreur, malgré les destructions impitoyables d’hôpitaux, d’écoles et d’institutions sociales. Si Maduro reste ainsi sur le front et gagne encore les élections, cela montre l’identification persistante entre le peuple et la direction, entre le peuple et la perspective socialiste. Cette capacité et cette intelligence des masses bolivariennes sont la base de la confiance et de l’engagement profond des forces armées envers le processus révolutionnaire en cours.

Nous assistons à la plus grotesque représentation d’un coup d’Etat de l’histoire latino-américaine. Les Etats-Unis préparent la guerre contre le Venezuela dans les pires conditions et sur un terrain très difficile. Ils doivent affronter un peuple conscient, centralisé et armé. Cette fois, le théâtre des opérations se déroule sous le propre nez de l’empire. Le peuple nord-américain, qui a déjà exprimé dans les récentes élections une forte tendance anti-impérialiste et de gauche, est là. Le mouvement pacifiste des Etats-Unis sera un élément de pression et de découragement des forces armées US qui viennent de vivre une grande défaite au Moyen-Orient. En Syrie, celles-ci ont dû faire face à une organisation terroriste créée par leur propre gouvernement. En effet, Hilary Clinton a reconnu publiquement que « l’Etat Islamique a fini par échapper à notre contrôle ». Les objectifs déclarés tant par Obama que par Trump n’ont pas été atteints. Leur guerre n’a semé que destruction et mort, Ju et n’a conduit à aucune « exportation de la démocratie ». Par contre le président syrien Bashar al Assad et le président iranien Khamenei restent fermement au pouvoir.

Juan Guaido n’a pas été élu par le peuple, il est soutenu par les Etats-Unis et le capitalisme mondial

La proposition des Etats-Unis de reconnaitre le fantoche Guaido n’est passée ni à l’Assemblée Générale ni au Conseil de Sécurité de l’ONU, ni à l’OEA (Organisation des Etats Américains). Quant à l’Union Européenne, elle est très divisée. L’opposition de la Russie et de la Chine indique l’isolement international des Etats-Unis et signale que ce conflit atteindra des dimensions globales. Le théâtre de la guerre ne se réduira pas au Venezuela et sa zone frontière avec la Colombie et le Brésil. A la première provocation se déchaînera une réaction mondiale et une crise qui fera sauter les équilibres dans les rapports de force existants. Cela aura des répercussions au sein des puissances impérialistes engendrant des divisions et une plus grande possibilité d’explosions sociales.

Theresa May minoritaire ne sait pas comment sortir de l’UE. Dans cette situation le vol des réserves d’or venezueliennes déposées dans les banques britanniques la discréditent. Macron affronte Maduro alors qu’il se trouve en pleine crise face aux Gilets Jaunes. En Italie, le gouvernement va vers une crise : le mouvement Cinq Etoiles refuse de reconnaître Guaido. En Espagne, Podemos rejette la position du gouvernement Sanchez d’envoyer un ultimatum à Maduro et appelle au dialogue entre l’opposition et le gouvernement chaviste.

Le pétrole n’est pas le seul objectif des Etats-Unis : ils ne peuvent supporter de perdre leur « arrière-cour »

Il est certain qu’un des intérêts majeurs des Etats-Unis contre le Venezuela est de remettre la main sur ses immenses ressources naturelles qui étaient contrôlées par la droite vénézuélienne jusqu’à l’arrivée du chavisme dans les années quatre-vingt-dix. Les grandes multinationales sont très intéressées à la plus grande réserve de gaz et pétrole du monde, aux immenses gisements d’or, de coltan et autres métaux précieux. Leur appropriation donnerait un peu d’oxygène dans une économie en crise comme celle des Etats-Unis, peu compétitive et alourdie par une immense dette publique.

Mais la raison essentielle de la rage des USA contre le Venezuela est que la révolution bolivarienne est une nouvelle révolution socialiste aux portes mêmes des USA. L’actuel président Trump, tout comme son prédécesseur Obama, applique la « doctrine Monroe» considérant l’Amérique du Sud comme l’arrière-cour des Etats-Unis. Ils sont conscients également que pour maintenir cela ils doivent détruire les deux colonnes principales de la résistance : Cuba et le Venezuela.

La résistance permanente de Cuba et la Révolution Bolivarienne sont le socle sur lequel s’est édifiée une importante expérience révolutionnaire incluant une grande partie de l’Amérique Latine. Dans le Venezuela chaviste, les réseaux sociaux construits par la base atténuent les effets de la guerre économique et ont isolé la droite de ce pays qui se concentre dans les grandes villes. Au cours des dernières années, le contrôle et la participation ouvrière et populaire se sont intensifiés, le poids des travailleurs dans le processus révolutionnaire s’est accru. L’organisation territoriale dans les quartiers, au moyen des CLAP (comité local d’approvisionnement et de production) et des conseils communaux, a permis des progrès importants dans le contrôle et la lutte contre la corruption et le désapprovisionnement, garantissant une juste distribution. Le « Carnet de la Patrie » a réduit immensément l’espace pour la spéculation et la contrebande, plus de 1.500 entreprises sont étatisées, le contrôle ouvrier existe sur la production et sur la distribution, comme autant d’instruments importants pour combattre le blocus international et la spéculation intérieure.

Venez Manif fév 2019 Caracas 4

L’expérience chaviste a exercé une grande influence sur les peuples et les directions révolutionnaires d’Amérique Latine et du monde entier. Après des défaites importantes telles que la disparition de l’URSS et du camp socialiste d’Europe dans les années 1990, et la diminution du poids social des grands partis communistes et socialistes, le défi lancé par Chavez a remis au centre des luttes sociales la question de la transformation anticapitaliste, de la lutte anti-impérialiste et du socialisme.

Sous différentes formes et à différents niveaux, cette région a été un immense laboratoire d’expérience démocratique, de participation active des travailleurs, de paysans et de peuples aborigènes, et de ruptures avec la dépendance financière et économique des banques mondiales et des multinationales. Les Etats ont accompli un rôle central pour programmer une série de transformations sociales qui ont produit un changement gigantesque dans la distribution des richesses et un important progrès d’intégration régionale (ALBA, UNASUR, CELAC, etc.).

Les résultats ont été surprenants. Des millions de personnes sont sorties du dénuement immense dans lequel l’impérialisme et les oligarchies régionales les avaient condamnées à vivre. Elles ont accédé à l’éducation, éliminé totalement l’analphabétisme, elles ont eu droit à la santé pour tous, éradiqué des maladies chroniques dues à la pauvreté extrême. La « Mission logement » et le projet « Barrio Tricolor » ont permis la construction de 2.500.000 habitations. Les peuples aborigènes ont acquis des droits de parole, d’éducation, qu’ils n’avaient jamais connus jusque-là.

La montée à la présidence de Macri en Argentine et de Bolsonaro au Brésil sont des défaites transitoires de la gauche

Dernièrement, au sud du continent américain, se sont produites plusieurs défaites transitoires comme en Argentine et au Brésil. Des flots de dollars US ont rempli les poches de soi-disant ONG et lobbys pour organiser des « révolutions de couleur » qui sont parvenues à la destitution de dirigeants progressistes comme Zelaya (Honduras), Lugo (Paraguay), Dilma Rousseff (Brésil) ou à la persécution judiciaire d’autres, comme Cristina Kirchner, ou l’emprisonnement de Milagro Salas (Argentine) ou de Lula (Brésil). En Colombie, malgré les accords de paix signés avec les Farc, la droite envoie les escadrons paramilitaires assassiner des centaines de dirigeants syndicalistes et paysans et s’offre pour préparer  une intervention militaire contre le Venezuela.

On pouvait croire épuisée la période des grandes transformations sociales et politiques révolutionnaires en Amérique Latine. Mais un nouveau courant pour le changement social progressiste a surgi avec la victoire électorale de Lopez Obrador au Mexique. Obrador invite le président Maduro lors de son investiture à la Présidence du pays. Il s’oppose à toute reconnaissance de Juan Guaidó comme « président par interim ». En agissant ainsi il s’est placé objectivement du côté du gouvernement bolivarien et il a fortement encouragé d’autres pays sud-américains, comme l’Uruguay, la Bolivie à faire de même.

Cette notable irruption du Mexique dans le panorama politique latino-américain met en évidence que les coups de force ultraréactionnaires des Bolsonaro, Macri, Duque, ne sont que des victoires transitoires. Ceux-ci ont pu profiter surtout des faiblesses et des limitations des directions de gauche, mais n’ont pas de perspectives de se maintenir au pouvoir, d’imposer dans la durée un régime fasciste sur les différents pays. Il est nécessaire que les grands mouvements nationalistes, les partis communistes et socialistes, les syndicats, développent une sérieuse réflexion autocritique et avancent dans l’élaboration d’un programme commun à toute l’Amérique Latine, de transformations sociales, de développement économique et social et de participation populaire.

Au Venezuela, il y a 2 millions de miliciens et miliciennes répartis sur le territoire en 500 unités de combat décidées à défendre l’héritage de Hugo Chavez. L’unité civico-militaire est très importante et c’est un exemple pour le monde. Le Président Maduro a déclaré que le Venezuela bolivarien ne permettra pas un nouveau Vietnam et salué la grande solidarité qui se développe aux Etats-Unis envers le Venezuela. Il a également fait appel à la mobilisation mondiale en appui à la révolution bolivarienne.

Les Posadistes – 9.2.2019