Les Etats-Unis ont annoncé l’envoi de 500 marines américains supplémentaires en Arabie Saoudite où ils vont déployer un nouveau système patriote de missiles balistiques. Mais tout ceci était déjà prévu bien avant le 20 juillet 2019, date où l’Iran saisissait le pétrolier britannique Stenna Impero dans le Detroit d’Ormuz du Golfe Persique.
Le 4 juillet 2019, le Royaume Uni a fait arraisonner le pétrolier à pavillon iranien le Grace 1 et les Etats-Unis viennent de se vanter d’avoir abattu un drone iranien. Mais en tout ceci, et comme dans l’affaire des sanctions économiques contre l’Iran, ce dernier n’a fait que se défendre des attaques de l’impérialisme mondial.
L’administration nord américaine a commencé en rompant le pacte nucléaire signé avec l’Iran en 2015. A présent, les sanctions économiques nord-américaines étranglent le pays et imposent à leurs alliés capitalistes européens d’en faire autant.
Dû à leurs intérêts historiques communs de classe, les pays européens s’alignent sur la position des USA contre l’Iran, mais ils le font avec lenteur et méfiance. L’Iran a parfaitement raison de chercher à utiliser les divisions entre les USA et leurs alliés en la matière, la France et l’Allemagne en particulier.
La bourgeoisie européenne n’a pas confiance dans la direction Trump aux USA. Elle se voit entrainée vers une rupture coûteuse, non seulement avec l’Iran mais avec le Moyen-Orient, ainsi que la probabilité d’une guerre totale dans laquelle cette bourgeoisie n’est que très peu consultée par les USA. Au Royaume Uni et aux Etats-Unis par exemple, certains articles de presse importants ne sont pas partisans d’une autre guerre pour changer le régime en Iran.
Tant que le Pentagone ne se décide pas à lancer la guerre totale contre la Russie et la Chine, le gouvernement de Trump se lance ici et là dans des aventures qui cherchent à redorer le blason du capitalisme et la « cote » de Donald Trump, l’intention étant d’écraser les révolutions dans les pays qui résistent, comme le Venezuela, la Syrie et l’Iran.
L’impérialisme mondial, dirigé par les USA et l’OTAN, se trouve cependant confronté à la Russie et à la Chine partout où il lance ses attaques. Les opérations de changement de régime, qui se limitent aux frontières des pays attaqués, sont devenues difficiles, sinon impossibles. La Russie et la Chine ont de grandes limitations sociales intérieures mais ce ne sont pas les grandes secteurs capitalistes qui opèrent en Russie et en Chine qui décident de la politique extérieure de ces deux pays. Au contraire, la politique mondiale de la Russie et de la Chine aide les peuples a défendre leur souveraineté nationale, comme au Venezuela et en Iran, et leur permet de s’entraider, comme pour l’Iran et la Syrie par exemple.
La manière dont l’impérialisme mondial hésite à attaquer l’Iran montre qu’il a peur de ce qui peut sortir de sa confrontation avec la Russie et la Chine. Il a peur de lui-même, c’est-à-dire de sa nature, et ne sait pas où il va. Il ne manque pas de moyens militaires, mais il se rend compte que sa capacité à stopper le développement anticapitaliste de pays comme l’Irak, l’Afghanistan ou la Libye, ne lui fait pas retrouver la capacité historique d’y faire fleurir le capitalisme.
C’est l’Etat ouvrier soviétique qui a écrasé le nazisme, et non pas « les alliés ». Et c’est le triomphe de l’Union Soviétique dans la dernière guerre mondiale qui a créé les conditions pour l’émancipation de la plupart des colonies. L’impérialisme aujourd’hui ne peut plus continuer à piller le monde sans se confronter à la Russie et à la Chine.
Par sa conduite ferme et décidée, l’Iran montre que l’humanité n’a pas peur. Quant à l’impérialisme, sa conduite irrationnelle, hésitante et lâche, montre que c’est lui qui a peur. Pour maintenir son système, il a absolument besoin d’une confrontation finale avec la Russie et la Chine, mais il sent qu’il n’est pas parti pour la gagner. Toute guerre avec l’Iran va impliquer tout le Moyen-Orient, la Chine, la Russie, Israël et d’autres pays. Que ce soit dans cette partie du monde ou dans une autre, l’impérialisme va lancer la guerre et il s’y prépare, mais il hésite car il voit bien qu’il est haï dans tous les pays du monde et qu’il perd le respect de ceux qui le servent. Pendant ce temps l’Iran utilise avec audace la peur du capitalisme de lancer sa guerre.
Il faut défendre l’Iran, le Venezuela, la Syrie, le Donbass. Dans ces zones du monde le capitalisme intervient, non pas pour y soutenir le progrès et les droits humains, mais pour écraser les transformations anticapitalistes, révolutionnaires et socialistes. Il faut dénoncer les méthodes contre-révolutionnaires, et nazies en Ukraine, qu’il utilise pour cela, preuve que ce n’est pas le progrès qu’il cherche mais juste sa propre survie.
Il faut exiger que l’Iran ne soit pas attaqué. Il faut s’unir aux mouvements anti-guerre et anti-impérialistes, dans chaque pays et internationalement. Il faut profiter de l’affaiblissement de l’impérialisme en Iran et au Moyen-Orient pour faciliter partout dans le monde une plus grande intervention de la classe ouvrière dans les directions politiques. Il faut crier « N’attaquez pas l’Iran ! » C’est sur la base d’une explication de cette consigne et de son écho même aux Etats-Unis, qu’il faut rapprocher au niveau mondial les partis ouvriers, les luttes ouvrières, les syndicats et les mouvements anti-guerre.
Posadists today – le 22 juillet 2019