Le progrès révolutionnaire de l’Amérique Latine et le développement du double pouvoir

La maturité du peuple vénézuélien et la décision du gouvernement ont permis de résister au blocus et aux sanctions auxquels est soumis l’Etat Révolutionnaire bolivarien de la part des Etats-Unis et de leurs alliés dans plusieurs pays latino-américains et en Europe. Cette expérience très élevée de lutte et d’organisation collective a influencé et transmis de l’assurance aux mouvements et courants progressistes dans toute l’Amérique Latine.

En retour, la victoire de « Frente de Todos » en Argentine, la mobilisation en Equateur qui a obligé le gouvernement de Lenin Moreno à reculer, l’insurrection populaire au Chili, la grande mobilisation du peuple au Brésil pour faire sortir Lula de prison, et la réélection d’Evo Morales en Bolivie, ont constitué un point d’appui très important pour le processus révolutionnaire du Venezuela et de Cuba. Cette intervention des masses latino-américaines représente un rejet de la politique de l’impérialisme et du Fonds Monétaire International et un échec des mesures néo-libérales, incapables d’apporter une solution aux problèmes de la population.

Un changement profond des rapports de forces est en train de se produire. Ce changement doit conduire à la construction d’organismes populaires, tels que le Venezuela en a montré l’exemple avec « l’unité civico-militaire », l’organisation de milices populaires qui reçoivent une formation militaire et organisent la sécurité de la population dans chaque quartier, chaque commune, chaque Etat du Venezuela, tant au point de vue de la fourniture des biens de consommation de base, que de la protection des lieux de travail et de vie.

Il est certain aussi que ni l’impérialisme US, ni l’OTAN, ni l’Union Européenne, ni la droite des différents pays latino-américains, n’allaient rester sans réagir à cette vague insurrectionnelle des masses. Le coup d’Etat – même à moitié larvé- de la droite en Bolivie le montre, de même que les tentatives d’assassinat d’Evo Morales lors de son déplacement vers le Mexique.

Installer un double pouvoir dans toute l’Amérique Latine

Il faut donner un caractère organique à ce processus de rébellion qui parcourt toutes les masses sur tout le continent sud-américain. Un sang nouveau coule dans « les veines de l’Amérique Latine ». Le nouveau gouvernement mexicain de Lopez Obrador y joue un rôle important, les mobilisations populaires se multiplient de Haïti et Panama à la Colombie, du Chili à l’Argentine et au Brésil. En Equateur, le mouvement indigène s’est soulevé en réaction au décret imposé par Lenin Moreno sur l’augmentation du prix du diesel et de l’essence, entraînant avec lui les syndicats et d’autres secteurs des masses exploitées.

Partout s’élèvent les dénonciations des politiques néo-libérales et du Fonds Monétaire International, ainsi que la revendication d’installer une Assemblée Constituante avec un programme de mesures sociales.

La construction d’un Front Unique anti-impérialiste et anti-libéral sera une base fondamentale pour défendre les conquêtes obtenues par les Etats révolutionnaires Bolivariens et pour unifier les peuples de l’Amérique Latine.

Les Posadistes – 15 novembre 2019