Vers un Parti Travailliste « dirigé par ses membres »

A la Conférence du Parti Travailliste de 2017, 1.200 délégués ont démontré, par leurs applaudissements et leur ovation, leur appui à Jeremy Corbyn et à la cause palestinienne qu’il défend. Dehors, le journal bourgeois Daily Mail lançait des avertissements contre « une épidémie d’intimidation et d’antisémitisme à la Conférence Annuelle du Parti Travailliste[1].

En général, aux Conférences du Parti, on attend de la part des délégués qu’ils ratifient la « ligne » officielle « dans son intégralité ». En effet, la ligne du Parti n’émane pas de J. Corbyn tout seul mais de la structure du Parti et surtout de ses équipes parlementaires. L’objectif du Parti n’étant que d’améliorer le capitalisme, il s’en suit que la position par défaut du Parti est toujours de s’aligner sur le capitalisme.

Dans cette Conférence cependant, et suite à des victoires antérieures de la gauche, les délégués ont forcé le NPF[2] à retirer certaines de ses propositions politiques jugées par les délégués trop « néo-libérales ». Pour la première fois depuis des années la Conférence refusait d’entériner la politique du Parti « dans son intégralité ». Ceci était de suite jugé par les administrateurs de la conférence comme une offense à la bienséance, quant à la presse de la bourgeoisie – qui suivait depuis l’extérieur toutes les procédures en détail – elle croyait déjà voir dans le travaillisme les signes précurseurs d’un futur totalitarisme.

Ne point « gober » toute la ligne conciliatrice du Parti fait partie de ce que la presse capitaliste a appelé « une épidémie d’intimidation » de la part les délégués. Mais ces derniers, bien au contraire, démontraient leur courage et leur capacité politique. Ils reflétaient la détermination des adhérents de base de se conduire en personnes mûres qui ont leur propre jugement et pensée politique, et qui veulent contribuer à façonner eux-mêmes leur Parti et leur Conférence.

Bien qu’il ne fût pas permis aux déléguées d’insérer leurs propres idées dans les documents officiels de la Conférence, ils parvenaient tout de même à imposer leur refus d’accepter celles de la direction du Parti qui se rapprochaient plus du Parti Conservateur que de Jeremy Corbyn.

La presse bourgeoise appuie résolument le droit – que les dirigeants travaillistes s’arrogent – d’imposer au Parti leur ligne de conciliation avec le capitalisme. Tous ces gens ont intérêt à ce que le Parti de l’ouvrier reste passif et malléable. Notons en passant que les plus grands partisans de cette oppression sont ceux qui détestent Corbyn, la classe ouvrière et le socialisme.

La classe ouvrière et la base du Parti Travailliste font face à cette oppression en appuyant passionnément la direction J. Corbyn. Corbyn lui-même a réagi à l’oppression conciliatrice du Parti en élaborant le « Manifeste Travailliste »[3]. Ce document n’est pas un programme anticapitaliste mais il met en question le pouvoir du capitalisme. Cette mise en question du pouvoir capitaliste va exiger de sa part de laisser la classe ouvrière s’imposer dans le Parti et dans la société.

Les membres du Parti se dressent contre leur oppression 

Dans cette Conférence, les dirigeants ont été forcés d’écouter les délégués. Il est vrai qu’avant la Conférence, le Parti avait décidé d’accorder bien plus de temps à l’écoute des interventions de la base. Ceci montre que la direction du Parti ne se sent pas seulement obligée, mais qu’elle s’incline elle-même partiellement vers la gauche. Les délégués ont été courageux lors de cette Conférence, mais ils ont aussi été favorisés par tout un processus de montée des idées de Corbyn vers la direction du Parti.

Le système capitaliste sombre dans la corruption et l’incurie. Loin de renforcer sa capacité impérialiste dans le monde, il poursuit des guerres et des opérations de « regime change » qui ne font que l’entraîner vers une nouvelle guerre mondiale. A l’occasion de l’incendie à la Tour de Logement Grenfell, le peuple a vérifié que le capitalisme est prêt à sacrifier la vie des gens pour continuer à faire des profits, et donc à exister.

Le pillage mondial perpétré par quelques multinationales mondiales se reflète, au Royaume-Uni, dans le saccage du Service de Santé (NHS) et des services publics. Le remède réside dans la participation, la résistance et le contrôle populaires. C’est justement ce que propose le « Manifeste » – bien que ce dernier ne spécifie pas quels changements vont donc devenir nécessaires dans le Parti pour que ses idées soient vraiment mises en pratique. La Conférence a pourtant montré que le Parti accepte de se transformer. Il s’ouvre à un contact plus profond avec la lutte du peuple contre l’austérité. La rapidité avec laquelle il a grandi numériquement et politiquement en seulement deux ans, mesure la force de la pression de sa base ouvrière, et sa disposition à y répondre.

Au fond, c’est bien ceci qui a forcé le recul du NPF dans cette Conférence. Ce recul n’est pas immense, et pour garder sa domination l’appareil conservateur du Parti a l’habitude de faire de telles concessions. Cependant, cet appareil n’a fait que perdre du terrain, autant au fil des décennies[4] que dans les dernières années. Et aujourd’hui, avec l’austérité, il est moins parlé de « gouvernements plus à gauche » que du besoin de nouvelles relations humaines, comme d’en finir avec les privatisations et les inégalités sociales absurdes.

Dans la période entre Blair et Miliband[5], les équipes travaillistes dans les conseils municipaux collaboraient aux privatisations (avec ventes de terres publiques et de logements sociaux). Le Parti refoulait l’opposition qui montait des syndicats, des ouvriers et du peuple qui ne trouvait où se loger. Dans beaucoup de circonscriptions et de municipalités, les structures travaillistes locales épousaient des formes de « néo-libéralisme »[6]. Ce processus renforçait les cliques de « courtisans » qui avaient toujours existé autour des députés dans leurs fiefs. Aux élections législatives de Mai 2017, 70% des députés travaillistes faisaient campagne pour eux-mêmes, camouflant le nom de Corbyn, sa photo, ses tracts et son Manifeste. Dans les localités où le député travailliste avait une majorité garantie, ils refusaient de faire campagne pour appuyer le député travailliste voisin qui en avait besoin. Une vraie mentalité féodale. Ceci ne fut surpassé que grâce à Momentum – détail que le Parti refuse d’ailleurs de reconnaître.

Dans les hautes sphères de l’appareil du Parti, et dans le Parti Parlementaire, des secteurs se sont alors sentis libres de s’associer avec le Parti Conservateur, l’ennemi historique de l’ouvrier[7]. Dans le Parti, ce renforcement de l’appareil pro-impérialiste et bourgeois a conduit à une vraie guerre contre les nouveaux membres que J. Corbyn recrutait. Ceci s’exprimait bientôt dans des mesures spectaculaires qui repoussaient ces nouveaux membres par dizaines de milliers[8], en même temps que le Parti cherchait à se débarrasser des vétérans de la gauche comme Ken Livingstone[9].

En Août 2016, le Comité des Procédures de la direction exécutive du Parti (NEC) lançait une attaque en justice contre un nombre de nouveaux membres allant de 126.000 à 150.000, pour que leur date d’inscription (soudain jugée trop récente) les disqualifie au vote qui allait réaffirmer la direction Corbyn pour la seconde fois. Le motif était clair : que tous les nouveaux « corbynistes » se sentent « de trop » et quittent le Parti. Beaucoup sont partis effectivement, mais un bon nombre est resté. Ce petit historique montre comment les progrès accomplis par la base du Parti lors de cette Conférence dont nous parlons résultent de la ténacité et de la volonté de lutte de la classe ouvrière qui se présente au Parti à travers J. Corbyn.

Qu’est-ce que Momentum ? : un progrès contradictoire

Momentum Camden

A partir de 2015, des milliers de « corbynistes » dans la base du Parti se sont regroupés dans une organisation sympathisante, Momentum, qui semblait avoir une organisation nationale. Ses membres allaient pourtant bientôt apprendre que Momentum est une compagnie privée, que son dirigeant Jon Lansman – un entrepreneur qui dit ne pas rechercher le profit – possède personnellement leurs noms, adresses et numéros de téléphone[10] et que Momentum est enregistré à Company House sous le nom de « Jeremy For Labour Ltd[11] ». Lors de la Conférence travailliste que nous analysons ici, les orientations de Momentum ont pourtant été utiles aux délégués, bien que Jon Lansman semblait agir plus ou moins seul.

Le fonctionnement interne de Momentum est opaque. Ses décisions sont prises dans des petits cercles qui ne rendent pas de comptes. L’échange entre la direction Momentum et ses groupes est presque nul. Il s’effectue sans réunions, par des votes électroniques qui étouffent le débat et écartent la base. Vu depuis le Parti Travailliste, Momentum apparaît comme une série de groupes sans structure nationale[12]. A son début, Momentum était perçu par la jeunesse, les syndicalistes et les lieux de travail comme le moyen d’appuyer Corbyn sans avoir à rejoindre l’appareil travailliste. En Janvier 2017, Jon Lansman déclarait que tout membre de Momentum devait adhérer au Parti Travailliste. Deux résultats s’en suivirent : Les « corbynistes » qui ne se sentent pas bienvenus au Parti se sont éloignés et les organismes Momentum locaux ont été coupés d’une base qui cessait d’affluer. Momentum se maintient pourtant et, comme on l’a vu dans cette Conférence, il joue encore un rôle important de coordination dans le Parti.

Cette Conférence a montré que la persistance et l’honnêteté de la direction Corbyn donnent à la base travailliste la force de mettre en question la compromission du Parti envers le capitalisme et l’impérialisme[13]. Le recul du NPF a mis en évidence la détermination des délégués de faire valoir leurs idées, de façonner leur propre Conférence, et donc de mettre leur Parti à l’écoute. Il y a plusieurs raisons au fait que la direction du Parti ait accepté de reculer dans cette Conférence, mais l’une d’elles est que le Parti a besoin de répondre à la pression qui monte des luttes, des syndicats et des groupes Momentum.

Comme le capitalisme devient si ouvertement criminel et insupportable, le Parti n’a pas la force sociale de chasser Momentum ou de l’exclure. Momentum a trop d’appui pour que ceci soit pensable, le Parti est donc obligé d’admettre l’existence (et même la croissance) de cette tendance en son sein. Lorsqu’il se formait, Momentum disait déjà qu’il voulait faire du travaillisme « un Parti dirigé par ses membres » (a members-led Party).

Le rôle progressiste des membres de Momentum

Lors d’un vote dans cette Conférence, une dirigeante alliée de Momentum remplaçait la présidente droitière à la tête du Comité Disciplinaire – une défaite de marque pour les secteurs qui répriment la gauche au moyen de suspensions ou d’exclusions. Quelques jours après la Conférence – et suite à un vote dans tout le Parti – quatre nouveaux membres alliés de Momentum (dont Jon Lansman) entraient à la direction exécutive (NEC), donnant à Corbyn une majorité dans cet organisme pour la première fois.

Les idées progressistes de Corbyn en faveur d’une participation populaire et de nationalisations montent vers les hautes structures du Parti. Elles poussent certains dirigeants de droite vers le centre, et même vers la gauche. Des secteurs importants de l’appareil voient qu’ils doivent appuyer Corbyn s’ils veulent gagner aux élections. Dans les Conférences antérieures, les délégués devaient entériner toutes les décisions du Parti (« in their entirety ») ou alors déclarer la Conférence annulée ! Ceci était imposé par l’appareil. Ce dernier puisait sa force et la puise encore dans sa capacité d’expulser la gauche, ou même de la livrer à la police[14]. C’est dans ce contexte qu’il faut voir le rôle du Daily Mail à l’entrée de la Conférence. S’il est devenu possible de contester tout ceci aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à Momentum.

Il ne faut pas oublier l’importante présence syndicale dans tous les organes du Parti[15]. A l’époque de Blair – qui avait réussi à museler le Parti et ses Conférences – le patronat avait encore la force d’accorder quelques concessions à la classe ouvrière. Les dirigeants syndicaux pouvaient encore camper sur la droite du Parti[16]. Aujourd’hui, les employés et les ouvriers luttent tous les jours contre les licenciements, la perte de leurs droits, le travail précaire, les loyers impossibles. Les syndicats s’impliquent plus que dans le passé dans les luttes sociales et politiques. C’est ainsi que dans cette Conférence le dirigeant pro-Corbyn (et sympathisant Momentum) du syndicat UNITE Len McCluskey[17] recevait une grande ovation. La Conférence saluait moins la personne de McCluskey que le puissant travail de son syndicat dans les milieux déshérités et populaires, et contre l’austérité.

La réapparition d’un document pro-palestinien qui avait été confisqué 

Le « Labour Manifesto » est un document programmatique[18] élaboré par la direction Corbyn, qui fut adopté par le Parti à sa Conférence de 2015. Ce document contient un chapitre qui engage un futur gouvernement Travailliste à travailler pour « la fin du blocus Israélien ainsi que la fin de l’occupation et des colonies Israéliennes ». Quelques semaines avant la Conférence dont nous parlons ici, ce chapitre disparaissait des documents préparatoires. Il retrouvait pourtant discrètement sa place le jour où la Conférence commençait. Il y avait donc eu une lutte dans les sommets exécutifs du Parti – et les partisans de J. Corbyn avaient gagné.

Cet incident donne une mesure des forces en présence dans l’appareil. La base pro-Corbyn est complètement indignée par la conduite d’Israël, ainsi que son rôle en Palestine et dans le monde. Elle rejette les guerres de l’impérialisme britannique et la « relation spéciale » du Royaume-Uni avec les Etats-Unis et Israël. Les opposants de Corbyn dûrent restituer ce document qu’ils avaient confisqué, ayant donc mal jugé l’étroitesse de leur base d’appui ! L’appareil du Parti a toujours pratiqué la confiscation de documents, mais cette arme est devenue une arme des plus grossières et absurdes du passé.

Avant la Conférence également, le NEC avait comploté avec une organisation affiliée au Parti Travailliste – le JLM[19] – pour que la Conférence adopte des règles encore plus draconiennes contre les supposés antisémites du Parti. Cependant la Conférence n’allait adopter qu’une partie de ces règles et le changement à la direction du Dispute Panel réduisait (comme on l’a vu) le pouvoir de l’Exécutif jusqu’ici assuré d’impunité.

La cause palestinienne est au centre de la transformation démocratique du Parti

jeremy Free Palestine

Dans la période qui a suivi la Conférence, l’inflexion du Parti vers la gauche s’est accrue. Un « corbyniste » éminent du Parti Travailliste, Moshe Machover[20] – qui avait été « suspendu automatiquement pour antisémitisme » – était repris au Parti (bien que sans aucune excuse). Ceci répondait à une très forte campagne de solidarité dans le Parti, dans le pays et internationalement. Si l’appui international à Moshe a joué beaucoup dans sa réintégration au Parti, c’est parce que l’intelligence du monde se passionne pour les transformations progressistes dans le Parti Travailliste et la montée de son dirigeant de gauche, humanitaire et pro-palestinien, Corbyn.

La popularité de la cause palestinienne grandit énormément dans le Parti Travailliste comme partout. Elle a conduit à la formation d’un groupement travailliste pro-palestinien, le « Jewish Voices for Labour » (JVL) qui appelle Israël « an Apartheid State » et défend ceux dans le Parti qui sont victimes de suspensions et d’expulsions automatiques et autres. La réadmission de Moshe au Parti signifie que le motif de sa suspension avait été faux et que l’accusation d’antisémitisme contre lui était indéfendable. Le silence du Parti à ce sujet semble arrogant, mais il pourrait être surtout motivé par le sentiment d’être dépassé : aujourd’hui, même les structures électoralistes et pro-bourgeoises du Parti sont obligées de se prononcer contre les privatisations et les guerres capitalistes qu’elles ont partiellement ou pleinement appuyées jusqu’ici. Le retour de Moshe au Parti porte un grand coup à ces structures, qui n’ont plus que la duplicité et l’arbitraire pour fonctionner.

Vers « a members-led Party »

Si les délégués de cette Conférence ont gagné le droit de n’accepter qu’une partie de la ligne du parti, c’est grâce aux conquêtes antérieures de la base, et surtout grâce aux luttes du peuple et de la classe ouvrière. En gagnant ce droit à présent, les délégués ont ouvert plusieurs portes. Ils ont démontré leur capacité de juger leurs dirigeants, de se diriger eux-mêmes, et de ne plus avoir à attendre qu’on leur dise comment et quoi penser. Ils ont démontré qu’ils sont capables d’épauler J. Corbyn et de faire reculer ceux qui critiquent le profit excessif et non point les privatisations. Ils ont prouvé aussi que c’est la classe bourgeoise, à l’extérieur du Parti, qui s’acharne (avec les ennemis de Corbyn) à présenter la démocratie grandissante dans le Parti comme un début de dictature !

Dans les élections locales de Mai 2018, le Parti est sûr de gagner des votes s’il se rassemble autour de J. Corbyn et du « Manifeste ». Le Parti va attirer les électeurs s’il se prononce sans réserve contre les politiques d’austérité du gouvernement qui sont criminelles et irrationnelles. Ceci ne peut se faire qu’en offrant les perspectives alternatives qui se trouvent dans le Manifeste du Parti, qui propose de s’opposer à la guerre et d’appuyer les luttes de la population.

Quant au Parti lui-même, la force de J. Corbyn et la faiblesse de ses opposants offrent de très bonnes conditions pour organiser la gauche plus systématiquement dans le Parti. La campagne électorale offre une opportunité à la gauche travailliste de s’unir plus scientifiquement qu’elle ne le fait, autour de propositions telles que :

  • Plein appui aux Conseillers municipaux corbynistes.
  • Réunions de masse du Parti, de Momentum et des syndicats pour faire du travaillisme un Parti dirigé par ses membres.
  • Réunions de masse pour organiser avec StopTheWar, CND, les « Peoples Assemblies », Momentum et autres, l’opposition à la nouvelle guerre mondiale que l’impérialisme prépare.
  • Une Conférence anti-guerre des partis ouvriers et syndicats à l’échelle européenne.
  • Pour un plan économique qui réponde aux besoins humains.
  • Abandonner le Trident et s’opposer à l’OTAN !
  • Pour une République et la Fédération Socialiste des Iles Britanniques !

Posadiststoday.com – 5.2.2018

 

Notes :

[1] Le titre de l’article du 26.9.17 du Dally Mail disait: “Labour, le Vrai Parti Venimeux”, en réponse a une phrase souvent lancée contre le Parti Conservateur: “The Nasty Party”

[2] NPF, National Policy Forum. Organe Exécutif du Parti lors de ses Conférences.

[3] Ce Labour Manifesto propose un certain programme de nationalisations et de planification pour produire pour le besoin humain. Il propose certaines mesures de contrôle populaire, comme pour les ouvriers de fabrication d’armes, par exemple. Ce Manifeste, ratifié par la Conférence du Parti en Sept 2015, a permis une forte remontée Travailliste aux élections générales de Mai 2017.

[4] Voir: “The Tasks for the Left in the Labour Party” par J Posadas, 1974-1980, un livre publié par quatrieme-internationale-posadiste.org – accessible via posadiststoday.com

[5] Blair 1997-2007 – Miliband 2010-2015, prônait lui-même ‘plus d’austérité’.

[6] Public Private Partnerships

[7] Jim Murphy, dirigeant du Parti Travailliste en Ecosse jusqu’en 2015, rencontrait les dirigeants du Parti Conservateurs en Ecosse en 2016 sans consulter J Corbyn.

Noter que le Conseil Disciplinaire n’a jamais pensé à le chasser du Parti. Quant à Lord Peter Mandelson, ancien ministre travailliste et toujours membre éminent du Parti, il déclarait à qui voulait l’entendre (en 2016): “Je travaille tous les jours à l’échec de Jeremy Corbyn”. Les autorités disciplinaires du Parti n’ont jamais trouvé ceci répréhensible. Il n’y aurait donc que la gauche qu’il faille repousser, ou expulser ?

[8] Créant des nouvelles règles de qualification de vote, faisant payer pour voter, etc.

[9] Ken Livingstone, accusé d’antisémitisme en Avril 2016, toujours suspendu en 2018.

[10] Voir le Huffpost, 12.1.2018, “Momentum denies changing its name”.

[11] Une société à responsabilité limitée.

[12] Jon Lansman a créé une petite structure exécutive qui fonctionne dans les hautes sphères du Parti Travailliste. Il est membre du NEC Travailliste. Il ne consulte pas les adhérents de la base Momentum.

[13] En questionnant le rôle d’Israël en Palestine, par exemple, et en s’opposant aux privatisations.

[14] Walter Woofgang était expulsé de la Conférence Travailliste en 2005, pour avoir protesté contre le discours du Ministre des Affaires Etrangères Travailliste, Jack Straw, qui justifiait la guerre en Iraq. Avant d’être relâché – ayant plus de 90 ans – Walter était stoppé par la police au nom des lois anti-terroristes.

[15] Ceci a ses revers, car la bureaucratie syndicale elle-même a peur du Socialisme.

[16] Pour la vie tranquille.

[17] Secrétaire General de Unite The Union et Unite Community. Ce syndicat intervient dans les luttes contre l’austérité qui attire tous les groupes de gauche. D’autres syndicats tendent à faire de même.

[18] Le titre du Manifeste est: « Pour le Plus Grand Nombre, Pas pour Quelques Uns”. Cette phrase est extraite du poème que Percy Shelley écrivait juste après le Massacre de Peterloo, a Manchester, 16.8.1819. Une manifestation de 60.000 personnes protestait contre le prix du pain, pour le droit au vote et pour la liberté. La police montée attaquait, tuant 18 personnes a coups de sabre, et laissant 700  autres ‘sur le pave’. Jeremy Corbyn aime visiter Manchester et se réfère souvent a ce poème.

[19] Jewish Labour Movement. Fait partie de Poale Zion et du World Labour Zionist Movement. JLM est affilié au Parti Travailliste Britannique. Le film d’Al Jazzera The Lobby, révèle les actions de ce groupe.

[20] Né sur le territoire palestinien, Moshe Machover a la double citoyenneté israélienne et britannique. Il est un éminent professeur de philosophie à Londres, et un mathématicien connu internationalement. Il est respecté dans le monde pour sa défense de la cause palestinienne. Exclu ‘automatiquement’ veut dire : Aucun droit d’appel.