La victoire de « Frente de Todos » en Argentine et l’échec de la droite

Cette victoire électorale du péronisme, qui revient au pouvoir au travers de la « formule Fernandez – Fernandez » est un grand coup porté au mouvement de Macri et à sa politique néo-libérale qui avait conduit le pays à une grave crise économique et sociale au sein de la population d’Argentine.

La pauvreté a touché plus de 5 millions de personnes, la structure industrielle a été détruite et les entreprises dites de services se sont multipliées de façon démesurée. Le pouvoir d’achat a baissé de plus de 20%, il y a un nombre de plus en plus élevé d’emplois précaires, une dette publique de 334 milliards de dollars, une dévaluation du peso de 500%. Voilà le panorama désolant laissé par la droite et l’oligarchie, dans l’un des pays les plus riches de l’Amérique Latine.

Le mouvement ouvrier et un grand nombre de secteurs populaires ont résisté à ces coups, grève après grève, mobilisation après mobilisation, et ils ont réussi à obtenir cette victoire du retour du péronisme. La classe ouvrière est intervenue massivement et a entraîné la majorité de la population. Les urnes, même s’il y a eu quelques fraudes, ont reflété la réelle situation de double pouvoir qui se manifestait en permanence dans d’innombrables luttes.

Le Congrès de la CTA (Centrale des Travailleurs argentins) qui a décidé de s’unifier avec le CGT, a montré la nécessité de la centralisation du prolétariat et la fonction que les syndicats doivent accomplir dans cette nouvelle étape qui s’ouvre en Argentine.

Argentine contre Macri 2017-03-07-at-18_03_45

Pour développer le pays et faire face à la situation de crise profonde du capitalisme, il faut élaborer un plan de développement économique basé sur la nationalisation des secteurs clés de l’économie, la réforme agraire, la planification de la production en fonction des besoins de la population, de la santé, du logement, de l’éducation gratuite pour tous, de salaires dignes, et la récupération par les travailleurs de toutes les entreprises qui ont été fermées et abandonnées par le gouvernement de Macri. Les syndicats doivent participer au contrôle et à l’application de ces plans, ensemble avec le mouvement étudiant et les organisations sociales.

La droite va s’opposer de toutes ses forces aux politiques de transformations sociales.  Elle va généraliser les attaques contre le Venezuela et la Bolivie, à tous les processus latino-américains qui  affrontent, d’une façon ou d’une autre, les intérêts et les plans des multinationales et du gouvernement des Etats-Unis.

On peut observer un manque notable de base sociale de la droite, qui est débordée par la vague de protestations. La bourgeoisie se trouve le dos au mur. Elle ne peut recourir à des mesures libérales car celles-ci provoquent une désintégration de l’économie ; d’autre part, les gouvernements progressistes doivent dépasser les rapports de propriété privée et mettre toute l’économie dans les mains des Etats.

Quand Alberto Fernandez en Argentine promet « de mettre des sous dans les poches des gens », et donc de développer la demande comme le moteur de l’économie, cela implique que le système bancaire soit étatisé et que l’Etat prenne en charge les dépenses. L’offre devra venir également de l’Etat, dans de vastes secteurs tels que la santé, l’éducation, le logement, l’énergie, les transports et, surtout, le crédit.

Les Posadistes – 6 novembre 2019